Alain Leboeuf à propos de l’ADN de la Vendée
Du discours d’Alain Leboeuf élu Président du Conseil départemental le 1er juillet 2021, beaucoup n’auront retenu, par simplification, que les 7 défis qu’il s’était promis de réaliser.
Ce que nous avons, ici, appelé les travaux d’Hercule d’Alain Leboeuf.
(voir notre article / 35.000 visites: https://tinyurl.com/473akdpk )
« Une tâche immense à accomplir, mais la Vendée a tous les atouts pour relever ces défis ! »
Les rédacteur et orateur ne sont-ils pas trop présomptueux à propos de la Vendée ?
Ils déclarent « La Vendée n’est pas sur la défensive, elle est attractive et en mouvement ! Et notre force, nous la puisons dans un état d’esprit et des valeurs communes qui ont forgé ce que l’on appelle aujourd’hui « l’esprit vendéen ». Cet esprit vendéen qui a fait de la Vendée ce qu’elle est aujourd’hui ! »
Mais une autre partie du discours est symptomatique d’un état d’esprit, et apporte un éclairage politique, social, sociologique qui n’est pas dénué d’intérêt. Il y est question de l’ADN de la Vendée.
Suivons-les dans leur argumentation à propos de cet ADN, qui entend montrer combien la Vendée est un département pas comme les autres.
La Transmission – Rester fidèles à l’ADN de la Vendée
– Parmi les qualités et forces des Vendéens, sont mentionnées celles qui consistent à compter d’abord sur soi sans attendre les autres, à être volontariste dans les projets mais aussi à s’engager volontiers dans les projets des autres, à travailler en réseau et même à « chasser en meute », par instinct, à concilier liberté individuelle et sens du collectif sans jamais considérer ces qualités comme antinomiques, à conforter les solidarités naturelles de proximité tout en limitant au strict nécessaire les dispositifs sociaux, à défricher de nouvelles voies et à innover.
Le ton est donné: les Vendéens sont des entrepreneurs, volontaristes, qui usent de la solidarité sans jamais abuser des dispositifs sociaux. Si le terme utilisé de chasse en meute peut paraître excessif, on imagine qu’il n’a été utilisé que comme une image percutante permettant de révéler un état d’esprit.
Cet état d’esprit, poursuit Alain Leboeuf, qui « est un héritage de notre histoire, la grande, comme la petite. Celle des grands moments de l’épopée vendéenne, comme celle de nos bourgs et de nos villages qui a créé l’identité vendéenne. »
Le rédacteur, ici, n’a pas tort de faire référence aux autres départements. Car, des observateurs n’hésitent pas à considérer que dans bien des départements l’attachement patrimonial et historique est le même: « Certes, tous les départements tentend de faire vivre leur histoire à travers la richesse de leur patrimoine qu’ils préservent et valorisent ».
Mais pour lui, et le président Alain Leboeuf le suit pleinement, la Vendée a la chance « d’être animée par une identité forte qui fait la fierté et la cohésion de ses habitants! »
Une identité vendéenne que l’on doit faire vivre, animer, transmettre, car « c’est une exigence vitale, une impérieuse nécessité pour l’avenir du département de la Vendée. »
Alain Leboeuf fait alors référence à 5 caractéristiques de la Vendée
– la réussite de la Vendée prend racine dans une résilience;
– enracinée dans son histoire, la Vendée est donc, instinctivement, tournée vers l’avenir;
– la Vendée est aussi fière de son histoire et de son identité qu’elle est ouverte et accueillante;
– la Vendée est intrinsèquement une terre d’initiativen d’engagement, de don de soir, de bénévolat;
– la Vendée est le département des grands événements sportifs et culturels.
La réussite de la Vendée prend racine dans une résilience
« Sa singularité tient à son histoire, et notamment aux Guerres de Vendée. Cette page d’histoire ne résume pas la Vendée et pourtant, quoi qu’on en dise, cette période a joué un rôle particulier (…) que les historiens continuent à analyser.
Un enseignement: la Vendée a refusé l’enfermement victimaire, qui est l’un des maux de notre temps. Les générations précédentes ont ainsi construit une forme de résilience qui a forgé « l’esprit vendéen ». Résilience, parce que les souffrances ont été dépassées pour devenir une force ! » (…).
Enracinée dans son histoire, la Vendée est donc, instinctivement, tournée vers l’avenir
La Vendée ne craint pas l’avenir mais le construit. Elle se projette, investit, expérimente. La preuve en est la multitude de projets qui voient le jour dans les domaines économique, associatif ou bien encore dans les collectivités.
Des projets qui ont du sens. Comment ne pas citer ces entreprises artisanales, PME familiales devenues au fil du temps de véritables fleurons industriels ? Le ciment décarboné d’Hoffmann à Bournezeau, ou bien cette première européenne qu’est le site Lhyfe à Bouin, pionnier dans la production d’hydrogène vert à l’échelle industrielle (…).
Oui, la Vendée aime innover, expérimenter, se réinventer (…) elle ose, elle prend son risque:
– elle ose quand elle rachète le Vendée Globe sous la présidence de Philippe de Villiers;
– elle ose quand elle dit oui, sous la présidence de Bruno Retailleau, à un parc éolien offshore pour parvenir à 50% de l’énegrgie électrique consommée ;
– elle ose quand, sous la présidence d’Yves Auvinet, elle fait le pari du volontarisme en choisissant un modèle exigeant pour l’accès au Très Haut Débit, partout et pour tous.
Ce cap du volontarisme, ce cap de l’audace doit être le nôtre dans tous les domaines, y compris dans l’innovation sociale, pour ceux que la vie a rendu vulnérables; pour les enfants, nous créerons des structures dédiées à l’accueil des fratries, nous réfléchirons à de nouvelles voies pour accélérer le retour sur le marché du travail des bénéficiaires du RSA. Je préférerai toujours favoriser l’accès des jeunes à un logement ou à un travail. Etendre le RSA à l’ensemble des 18-24 ans, ce n’est pas ça l’esprit vendéen !
La Vendée est aussi fière de son histoire et de son identité qu’elle est ouverte et accueillante
64% des Vendéens interrogés par l’Ifop se déclaraient favorables à ce que la Vendée devienne une Région à part entière en cas de rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Ce chiffre n’est pas une marque de défiance à l’égard de notre Région, il témoigne simplement de la force de notre sentiment d’appartenance !
Néammoins, la Vendée est aussi accueillante qu’elle est attachée à son identité. Cette ouverture, elle la doit sans doute à ses 250 km de côtes: on a toujours « l’histoire de sa géographie » pour reprendre la formule de Napoléon.
Ouverte aux influences extérieures par sa géographie côtière, la Vendée est de fait accessible à ces échanges économiques et culturels que les ports, lieux de passage et de brassage, ont toujours favorisés.
Cette disposition de la Vendée à l’accueil n’est pas une affirmation assénée comme pour mieux nous en convaincre:
– 6000 personnes s’installent chaque année en vendée;
– 5 millions de vacanciers sont accueillis chaque année, faisant du tourisme le premier secteur économique du département (…).
La Vendée est intrinsèquement une terre d’initiative, d’engagement, de don de soi, de bénévolat
Mais les mentalités évoluent et les contraintes qui pèsent sur notre quotidien sont de plus en plus fortes.
« C’est donc un enjeu majeur pour l’avenir de notre département », souligne Alain Leboeuf. Au-delà des subventions que nous accordons, je souhaite que nous mettions l’accent sur la promotion du bénévolat et de l’engagement sous toutes ses formes.
Ce goût pour l’engagement est lié au civisme qui reste un pilier qu’il nous faudra conforter. Il ne s’agit pas uniquement de transmettre aux jeunes le sens de notre devise nationale ou le respect des institutions républicaines – c’est déjà baucoup – mais de leur faire prendre conscience de l’importance de l’engagement dans la société. Le civisme, c’est le citoyens conscient de ses devoirs. Nous mettrons à l’honneur les personnes investies. (…).
La Vendée est le département des grands événements sportifs et culturels
Je pense:
– au Tour de France qui a sillonné notre département en 2018, à l’occasion du Grand Départ que le Conseil départemental a organisé;
– au Vendéspace qui accueille de grands sportifs et des artistes renommés;
– au Printemps du Livre de Montaigu, rendez-vous incontournable pour les auteurs et leurs lecteurs;
– aux festivals de musique dont certains sont connus et reconnus très au-delà de notre département;
– et bien sûr au Vendée Globe, notre « navire-amiral ». Tous les quatre ans la Vendée s’offre grace à lui une communication planétaire.
Ce cap des grands événements, nous le meintiendrons et nous le conforterons. De grands événements qui contribuent à forger notre vivre-ensemble et à conforter notre attractivité.
On le voit, le discours du président Alain Leboeuf sur la Vendée et son ADN a une consonnance proche d’un panégyrique. En toute logique pour une ouverture de session et le début d’un mandat.
Quel que soit l’ADN de la Vendée dont les caractéristiques ont été très justement énoncées, quels que soient les avancées, les lancements industriels, la progression du Très Haut Débit, la sacro-sainte solidarité et l’esprit entrepreneur etc… les faiblesses du département ne doivent pas être oubliées.
Elles ne lui sont pas propres, d’autres départements les subissent.
Mais elles sont, elles-aussi, bien ancrées dans l’ADN de la Vendée. On citera, notamment, un tourisme estival qui devient étouffant, et une cherté du logement – notamment sur le littoral – qui est un fléau pour les jeunes générations contraintes de s’exiler. Si quelques plans ou projets ont été initiés, le résultat reste modeste en la matière. Enfin, si le département fait des efforts conséquents en matière d’infrastructures routières, il est temps – quelles que soient les prérogatives des uns ou des autres – d’initier des études sur les transports de demain le long du littoral vendéen. L’enjeu est, là aussi, économique. Le Conseil départemental n’est-il un acteur de la vie quotidenne des Vendéens ?
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
lereportersablais@gmail.com
Sources: extraits du discours d’Alain Leboeuf, président du Conseil départemental de la Vendée.
1er juillet 2021