Les Sables d’Olonne Vendée. Urgences hôpital: la rencontre Olivier Véran Yannick Moreau n’aura pas lieu…
Complément
Dans un nouveau communiqué, en date du samedi 12 mars 2022, le maire des Sables d’Olonne Yannick Moreau réitère ses griefs envers le ministre de la santé, Olivier Véran.
Il maintient que « la visite de Monsieur Olivier VÉRAN aux Sables d’Olonne lundi est purement électorale », ajoutant que « le rôle d’un ministre de la santé ne se limite pas à couper un ruban pour un service de « soins non programmés » ».
Estimant sans doute que le ministre tire la couverture à lui… il indique, de manière très explicite, que le Centre de soins non programmés a été « porté par la dynamique communauté médicale locale (CPTS), la ville des Sables d’Olonne, l’Etat, le sénateur Retailleau avec le soutien appuyé du département de la Vendée ».
On sent le maire choqué par le fait que le ministre n’ait pas prévu de « prendre le temps de rencontrer et d’écouter les personnels de l’hôpital public situé à seulement quelques mètres de là ».
(Note de la revue: la programmation diffusée par la Préfecture fait mention d’une rencontre du ministre avec les personnels soignants mobilisés pour assurer la permanence des soins du territoire, et dans le déroulé mention d’échanges avec les soignants au sein du Centre de soins non programmés, situé à 200m de l’hôpital).
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Après avoir rappelé l’importance de l’hôpital des Sables d’Olonne: « L’hôpital est central dans l’offre de soins locale. Le bon fonctionnement de ses services et particulièrement de ses urgences est vital pour nous »,
le Maire est revenu sur les aspects électoraux:
« Je suis choqué qu’un ministre de la santé fasse campagne pour Monsieur Macron et pour le député sortant avec l’argent public du ministère, le tout sans prendre le temps de rencontrer, d’écouter et
de soutenir les soignants de notre hôpital des Sables d’Olonne. »
De son côté, lors de la session du département, son président Alain Leboeuf, s’il se satisfait de la mis en place des centres de soins non programmés – 6 prévus en Vendée – a déclaré qu’il espérait que la prise en charge financière par l’Etat ne se limite pas à une année – comme le prévoit à ce jour le projet – mais soit pérennisée.
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[author title= »Philippe Brossard-Lotz » image= »https://www.lereportersablais.com/wp-content/uploads/2018/09/Logo_LRS2.png »]Le Reporter sablais[/author]
A l’approche de l’élection présidentielle, la visite du ministre de la Santé Olivier Véran – qui vient de nous être confirmée par la Préfecture – pour inaugurer un « Centre des soins non programmés », palliatif à la dégradation généralisée du système de santé, irrite particulièrement le maire des Sables d’Olonne Yannick Moreau.
Il condamne, dans un communiqué qui vient d’être diffusé, une démarche purement électoraliste et entend, par son absence programmée lors de cette visite, dénoncer l’état sanitaire en Vendée et plus particulièrement aux Sables d’Olonne alors que la santé publique est une prérogative de l’Etat.
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Communiqué de Yannick Moreau
« La visite du Ministre de la Santé aux Sables d’Olonne lundi prochain au prétexte de « l’inauguration du centre de soins non programmés » (selon les termes du courriel préfectoral du 10 mars) est une triste manœuvre électorale, particulièrement déconnectée de la réalité sanitaire préoccupante que traverse notre hôpital local et son service des urgences.
Au lieu de venir faire un déplacement électoral pour soutenir les candidatures du Président de la République et du député LREM sortant, M. Véran ferait mieux de mobiliser son énergie pour le sauvetage de l’hôpital public et des urgences de notre agglomération de 55.000 habitants l’hiver et 250.000 l’été. Dois-je rappeler ici que la santé publique est de la responsabilité et de la compétence de l’Etat et du Gouvernement.
Le bateau de nos urgences coule et le ministre choisit de venir faire du tourisme électoral à 30 jours des élections présidentielles.
Plutôt que de venir ici à grands renforts de journalistes et de caméras, le ministre de la santé ferait mieux de travailler discrètement et efficacement au sauvetage du SMUR et de nos urgences qui sont en grande souffrance et qui, au moment où j’écris ces lignes, ne sont pas en mesure de fonctionner sereinement ce week-end, voire même de rester ouverts.
Le centre de soins non programmés des Sables d’Olonne est une initiative locale très positive, fruit d’une coopération spontanée exemplaire entre la CPTS, la ville et l’ARS. Il est soutenu financièrement par la ville des Sables d’Olonne et par l’Etat. Il mérite mieux que la mobilisation de la caravane électorale de M. Macron.
Les Sablais et les Vendéens ne seront pas dupes de la nature clairement électoraliste de ce déplacement de campagne présidentielle financé sur le budget public du ministère de la Santé. Ils comprendront dès lors que je ne peux le cautionner, et encore moins y assister. »
Yannick MOREAU
Maire des Sables d’Olonne
Notre article sur les « Centres de soins non programmés »:
https://www.lereportersablais.com/les-sables-dolonne-vendee-urgences-medicales-le-dispositif-se-met-en-place-3/
Notre article de septembre 2021
Santé en Vendée. Il y a Urgence
Aujourd’hui, 24 septembre 2021, avait lieu la séance de vote des délibérations, et de clôture, de la session du Conseil départemental de la Vendée.
Le président du Conseil départemental, Alain Leboeuf, est revenu sur l’un des points qu’il avait plus qu’évoqué lundi lors de la séance inaugurale de la session.
Concernant les « Urgences » médicales il a constaté qu’il y avait eu beaucoup trop de dysfonctionnements cet été en Vendée.
Plus véhément, il a ajouté: « J’ai l’impression qu’on ne nous respecte pas ».
Ce sujet – médical et urgences -, dit-il, c’est le sujet du moment pour les Vendéens. On pointe du doigt: que fait le département , Que fait le maire ? Comme si la défaillance des Urgences était du fait des élus. Alors que la santé est une prérogative de l’Etat.
Et donc, ce sujet, le Conseil départemental ne peut que s’en emparer !
Il laisse la parole à Anne-Marie Coulon, conseillère départementale et présidente de l’association des maires de Vendée, qui propose que soit votée une Motion relative à la situation des urgences en Vendée.
En voici le contenu (session du 24 septembre 2021)
Motion de l’Assemblée du Conseil départemental de la Vendée
relative à la situation des urgences en Vendée
« Les inquiétudes sont de plus en plus nombreuses autour du risque de fermeture des Urgences de Luçon et du SMUR en raison du manque de médecins urgentistes (fermeture ponctuelle du service de SMUR, fonctionnement dégradé du service des Urgences, notamment la nuit).
La situation dans les services d’Urgence en Vendée est de plus en plus préoccupante, non seulement à Luçon, mais aussi dans toute la Vendée. Pour preuve:
– le CHD, et donc la Fédération Médicale intra-hospitalière, a admis cet été un manque de médecins urgentistes à La Roche-sur-Yon, à Challans, aux Sables d’Olonne, à Fontenay-le-Comte, à Montaigu et à Luçon;
– les Urgences de Montaigu ont été fermées la nuit entre le 21 juillet et le 15 août 2021;
– aux Sables d’Olonne, déjà 5 nuits en fonctionnement dégradé aux Urgences depuis le 1er septembre dernier avec un manque de personnel criant (de 70 passages par jour à plus de 140 en période estivale);
– plus de 350 appels de 8h à 20h par jour au 116 117 cet été…
En Vendée, dans l’ensemble des services d’urgences, il manque 40 équivalents temps-plein de médecins urgentistes, dont 16 rien que pour le site de La Roche-sur-Yon.
Conséquence de ce manque, la Vendée compte 1 médecin urgentiste pour 5933 passages aux Urgences contre 1 médecin pour 3336 passages en Pays-de-la-Loire et 1 médecin pour 2619 passages en France.
Faire fonctionner les Urgences de Luçon en mode dégradé, c’est tout simplement mettre en danger les 70.000 habitants du bassin de vie (plus de 150.000 en saison estivale), c’est donner moins de chances aux urgences vitales et c’est aussi porter un coup au dynamisme et à l’attractivité du territoire (installation de nouveaux habitants, créations d’entreprises, création d’emplois…).
LES CONSEILLERS DÉPARTEMENTAUX DE LA VENDÉE
DÉPLORENT qu’avec près de 700.000 habitants, la Vendée soit l’un des département les moins bien dotés en nombre de médecins urgentistes.
REGRETTENT, une nouvelle fois, que les sapeurs-pompiers vendéens assurent un nombre croissant de transports de personne plus long et apparaissent comme des variables pour pallier les carences de l’Etat.
DEMANDENT à ce que la Vendée ne soit pas oubliée car les besoins de soins sont toujours plus importants en Vendée en raison, notamment, de la grande vitalité démographique du département et de la spécificité touristique du territoire.
EXPRIMENT une revendication donc à la fois simple et parfaitement légitime: le maintien des services de proximité des Urgences et du SMUR 7 jours sur 7 et 24h sur 24 sur le site de Luçon, mais aussi dans tous les hôpitaux de la Vendée. »
Alain Leboeuf reprend la parole: « Je ne supporte pas de découvrir les chiffres donnés ! Ainsi il y a 1 médecin urgentiste en Vendée pour 5933 passages contre 1 médecin urgentiste pour 2619 passages en France !!
Qu’est-ce qu’on a fait en Vendée pour être ainsi puni ! »
Nicolas Chénéchaud, délégué à la démographie médicale intervient. Il rappelle que la compétence Santé n’est ni municipale ni départementale mais relève de l’Etat. Mais c’est un sujet qui préoccupe les élus de Vendée.
Il déclare qu’il faut actionner tous les leviers possible et que résoudre ce problème est un challenge car la situation est problématique. En effet, le déficit de médecins généralistes se répercute sur les Urgences et crée un engorgement. Il faut tirer la sonnette d’alarme ! On doit se faire entendre !
Ce n’est pas une fatalité ajoute-t-il. Il faut agir auprès des internes – futurs médecins – avec un accompagnement fonction de chaque situation du territoire.
« Ça fait longtemps que l’on crie s’émeut Alain Leboeuf. Et voilà où nous en sommes. Eh oui ! le manque de généralistes fait que les habitants vont vers les Urgences qui sont alors débordées.
Et les Urgentistes, qui n’en peuvent plus, finissent par s’en aller.
Il va falloir que l’ARS nous entende », ajoute-t-il.
Florence Pineau rappelle le constat qui est fait aux Sables d’Olonne; 5 nuits depuis le début septembre 2021 se sont déroulées en mode dégradé. Et l’hôpital n’arrive plus à recruter ! Les Urgentistes ne viennent pas en Vendée, mais on ne sait pas pourquoi….
La discussion vient ensuite sur la nécessité de créer une antenne universitaire de formation de médecins en Vendée.
C’est alors Luc Bouard, le maire de La Roche-sur-Yon, qui sera le plus virulent. La raison ?
Lorsqu’il a fait une proposition d’antenne pour la création d’une formation de 1ère année de médecine auprès de la direction d’un CHU, on lui a fait comprendre, d’abord, que les jeunes étudiants n’iraient pas à La Roche-sur-Yon pour étudier. Et ensuite, qu’il n’y avait pas vraiment de désert médical en Vendée, que le problème provenait en fait « des Vendéens qui font un usage de la médecine qui est dépassé » (NDLR: il semblerait que cela puisse signifier que les Vendéens sont trop consommateurs de prestations médicales).
Luc Bouard raconte qu’il fut pour le moins stupéfait.
Depuis, il a créé un Centre médical municipal avec 5 médecins salariés plein temps (7 personnes), 2 maisons médicales, et a lancé des bourses pour faire venir des internes à La Roche-sur-Yon, tout en agissant pour fournir des logements décents à ces derniers.
Mais, il est contraint de faire le constat suivant: 7800 Yonnais sont sans médecins référents, et les internes en médecine, dès la fin de leur stage, repartent sur Nantes.
« On a l’impression d’être puni par notre faculté de Médecine et par l’ARS ».
Si Luc Bouard indique 7800 Yonnais sans médecin référents, le tableau est sombre aussi ailleurs.
5000 Sablais sans médecin référent
1300 à Fontenay-le-Comte
Plus de 1000 aux Herbiers
1500 à Challans
1000 à Luçon.
Alain Leboeuf: On ne peut pas entendre un dirigeant de CHU dire que la Vendée n’est pas en situation de désert médical ! Il va falloir que l’on obtienne une antenne universitaire sur la Vendée ! D’autres départements ayant moins d’habitants que la Vendée en ont. Il y a 700.000 habitants sans compter les hausses en période estivale !
Nous allons demander en urgence un rendez-vous au directeur de l’ARS.
Mise au vote de la motion: vote à l’unanimité
Philippe Brossard-Lotz
Le Reporter sablais
lereportersablais@gmail.com